Nos corps, nos choix, nos droits !
Le Collectif neuchâtelois pour la grève féministe apporte son soutien à la version égalitaire du projet de loi “Mariage civil pour tous” examiné par le Conseil des États à partir du mardi 1er décembre 2020.
Cette initiative, acceptée au Conseil national en juillet dernier, ouvre le mariage et l’adoption aux couples de même sexe et donne l’accès au don de sperme aux couples lesbiens. Il s’agit potentiellement d’une avancée majeure pour nos droits de femmes, personnes non-binaires et trans, à former des unions et des familles reconnues par l’État.
Encore faut-il la défendre collectivement.
Nos corps sont politiques.
Soumis aux institutions, aux lois, aux regards, aux stigmates, ce sont des lieux de pouvoir et des territoires de luttes féministes. Aujourd’hui en Suisse, une femme qui est en relation avec une femme n’a pas accès à la protection, aux droits et à la reconnaissance juridique qu’apporte le mariage mais doit se contenter d’un “partenariat”. Une femme qui souhaite avoir des enfants avec une autre femme, doit recourir à une PMA à l’étranger. C’est un parcours coûteux et insécurisant pour les parents, la mère non-biologique n’étant reconnue comme mère qu’au terme d’une procédure d’adoption de plusieurs années. Les lois suisses ont ainsi institutionnalisé un système discriminatoire misogyne, lesbophobe et binaire qui facilite, légalise et légitime certaines unions amoureuses et certaines parentalités au détriment d’autres.
Le texte légal validé par le Conseil national, – qui ouvre de fait le mariage aux couples quel que soit leurs sexes, qui légalise la PMA par don de sperme pour les couples lesbiens et reconnaît automatiquement la filiation des deux mères dès la naissance de leur enfant –, est donc plus que nécessaire. Cette avancée n’est pourtant pas acquise.
Malgré la validation du Conseil national, la Commission des affaires juridiques du Conseil des États a laissé entendre qu’une version moins égalitaire du texte, remettant en cause tout ou partie de l’ouverture de la PMA et surtout de la présomption de parentalité des deux mères, est encore possible. Il est pourtant absolument nécessaire de garantir l’égalité complète de tous les couples dans la filiation, au risque de créer un mariage à deux vitesses, ce qui est d’ailleurs contraire à la Constitution suisse et au droit international.
Par ailleurs, si le projet de loi va en votation populaire malgré la validation du Conseil des États, nous défendrons collectivement ce projet de loi pendant les campagnes de votation.
Enfin, nous regrettons que le texte du projet de loi ne prenne pas en compte les personnes trans et non binaires et qu’il reproduise formellement, dans la rédaction même de la loi, un langage exclusif qui les invisibilise, en maintenant les termes “époux”, “père” et “mère”. Parce que nos droits civils et reproductifs sont en jeu, nous, militantes féministes de la Grève féministe, appelons parlementaires et citoyen·ne·x·s suisses à défendre la version la plus égalitaire du projet de loi qui ouvre la PMA et garantit la filiation automatique des parents.
Libérons nos corps, protégeons nos choix, défendons notre égalité en droits !
Nous avons trouvé ce texte très complet et juste, on le reprend en tant que le collectif neuchâtelois. A préciser que ce texte vient du communiqué de presse du COLLECTIF GENEVOIS DE LA GRÈVE FÉMINISTE
Les photos ont été prises à la manif pour la visibilité lesbienne à Lausanne le 27 avril 2019
Pour plus d’informations, voir le site du comité Mariage civil pour toutes et tous www.mariage-oui.ch
Si la cause LGBTQIA+ te tient à cœur, contacte-nous sur greve.feministe.neuchatel@gmail.com
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