Madame la Présidente de la Confédération,
Madame la Présidente du Conseil National,
Monsieur le Président du Conseil des Etats,
Mesdames les Conseillères fédérales,
Messieurs les Conseillers fédéraux,
Mesdames Conseillères des Etats,
Messieurs les Conseillers des Etats,
Mesdames les Conseillères nationales,
Messieurs les Conseillers nationaux,
Au nom des Collectifs pour la grève féministe et des femmes*, nous vous demandons de revoir votre position en matière de droits et de libertés démocratiques, car l’interdiction de manifester ne peut plus se justifier d’un point de vue sanitaire.
En effet, le 19 mai 2020, M. Koch a annoncé un net recul de la pandémie et les mesures de protection contre le Covid-19 ont été largement assouplies. Mais l’interdiction de toutes les manifestations publiques et privées reste en vigueur. Certes, M. Koch a annoncé que l’interprétation des règles concernant l’article 6, al. 1 de l’Ordonnance 2 sur les mesures destinées à lutter contre le Covid-19 était modifiée et que les événements politiques de cinq personnes sont désormais autorisés.
Pourtant, comme il le reconnaît lui-même, cela ne résout pas le problème. D’autant que le Rapport explicatif du 15 mai précise (à ce jour) que : « Si plusieurs groupes de cinq personnes se forment de manière coordonnée à une certaine distance, mais qui au final constituent une unité, il faut considérer qu’il s’agit d’une manifestation interdite.
Par conséquent, seuls les petits groupes qui n'ont aucun lien (spatial) entre eux sont autorisés. » (SIC !). En clair, si plusieurs groupes de cinq personnes boivent une bière, c’est légal mais si plusieurs groupes de cinq personnes portent une pancarte c’est interdit. Cette logique des deux poids – deux mesures n’est pas acceptable et doit être corrigée dans les meilleurs délais.
Beaucoup d’entre nous ont été en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 : dans les hôpitaux, les EMS, les magasins, les pharmacies : globalement les femmes constituent les trois quarts des personnels qui n’ont pas pu arrêter de travailler parce que leur métier est indispensable au fonctionnement de la société. Et dans cette période de pandémie, nous avons été nombreuses à assumer encore davantage de travail domestique et éducatif, notamment en cumulant télétravail et télé-école. Nous sommes conscientes des enjeux et responsables : notre santé, la santé de nos proches, celle de toutes et tous, nous tient à cœur. Nous y veillons lorsque nous travaillons, lors de nos loisirs et lorsque nous manifestons pour nos droits.
Le 14 juin prochain, nous n’organiserons pas de grosses manifestations comme en 2019. Mais nous voulons occuper l’espace public pour faire entendre nos voix, car nous sommes loin d’avoir acquis l’égalité, loin d’avoir éliminé les discriminations et les violences sexistes. Comme l’a rappelé Amnesty International le 5 mai dernier, « l'expression d'opinions personnelles dans les lieux publics devrait être autorisée si la forme d'expression ne représente manifestement pas de risque en termes de propagation de la pandémie ».
C'est pourquoi nous vous demandons de lever l'interdiction de manifester et de n'exiger que l'application de mesures d`hygiène et de distanciation physique similaires aux autres domaines de la vie sociale.
Nous vous présentons, Mesdames et Messieurs, nos salutations distinguées.
La Coordination romande des Collectifs de la grève féministe et des femmes* : grevefeministe@gmail.com
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